mardi 30 juin 2009

Stop, hammertime.

Bon, suite à la décision de Stef de quitter ce blog, ainsi que la blogosphère dans son intégralité d'ailleurs, je déclare un délai indéterminé de deuil ici-même, et les articles ne reprendront que quand le sus-nommé aura décidé de sortir de sa retraite anticipée.

En attendant, l'aventure continue ici.

Merci de nous avoir lu.

mardi 23 juin 2009

SOUTHSIDE Festival 2009 : We care a lot !

Situé sur l'aérodrome de Neuhausen ob Eck (près de Munich, Stuttgart et Freiburg - bref, en southern Germany), le festival Southside eut cette année la chance d'accueillir, outre des tonnes de pluie, cinq français absolument totalement et irrémédiablement déconnants, mais ne parlant hélas (pratiquement) pas un mot de la langue de Goethe : Marie, Stef, Bénoti, Yann, et votre serviteur.
Compte rendu journalier.


VENDREDI 19 :
Après un voyage sans histoire et un montage de tente rapide et efficace (Quechua powa !), notre équipe de choc se rendit sur le site du festival à proprement parler, pour assister à la fin du concert de Lily Allen, puisqu'en effet notre gestion hasardeuse du timing nous fit arriver pour les 3 derniers morceaux de la demoiselle, qui semblait par ailleurs assez peu concernée par sa prestation. Tant pis, ça fait quand même plaisir de la voir malgré sa coupe Playmobil.
Un petit tour du site plus tard, nous lançons le premier "dance-show" d'une longue série devant les mous et insipides Keane, qui auront au moins eu le mérite de nous faire marrer (et de jouer Everybody's Changing ainsi qu'une reprise d'Under Pressure, c'est toujours ça de pris).
Fait notable : danser comme des cons en se marrant attire toujours les jolies allemandes qui viennent tenter de vous parler, et pour lesquelles nous sortons inlassablement notre phrase magique "Enshuldigung, Ich bin Franzose, ich spreche keine Deutsch. English maybe ?" Et là, miracle, et surtout preuve parmi tant d'autres que les allemands sont vraiment mieux que les français, ils parlent TOUS anglais, et nous pûmes converser en paix. Les occasions ne manquèrent pas, puisqu'ils furent affables et vraiment amicaux, du voisin de camping au voisin de concert, en passant par les vendeurs et autres gens croisés aléatoirement. Big up, respect, tout ça...
Puis la pluie s'arrêta, juste à temps pour que nous puissions assister au concert de Ben Harper dans les meilleures conditions, c'est à dire complètement à l'autre bout du site, tant ce gros blaireau nous fit fuir après 3 morceaux insipides (dont une reprise inutile de Led Zep), et surtout une attitude mystico-mythique assez fabuleuse (en gros les yeux fermés tout le temps, assis sur sa chaise, pas un mot au public, je prends mon cachet et je me barre, quoi).
Cette retraite nous permit de découvrir Die Ärzte, groupe allemand culte qui attire un public aussi large que Johnny en France (on a les idoles qu'on mérite) et qui officie depuis 30 ans au service d'une musique punk/pop humoristique pseudo-engagée, qui fit danser tous les festivaliers de 7 à 77 ans, nous laissant parfois de côté sur certains passages, barrage de la langue oblige. Et pendant ce temps en France, les jeunes kiffent les Bérus. Hum.
Le concert de clôture de ce premier jour fut Nick Cave et ses Bad Seeds, très en forme et délivrant un set énergique malgré qqs problèmes techniques. Rien que pour sa version de Red Right Hand "à la Doors" ça valait le coup.
Hop, retour au camping, scindage du groupe en deux (Bénoti et Yann voulant absolument aller danser -et boire- sous un chapiteau passant de la musique jusqu'au bout de la nuit), je décide donc de me glisser sous ma tente et de dormir un brin, en vain. Non pas à cause de blaireaux hurlant (je vous l'ai dit, l'allemand est en grande majorité calme et civilisé) mais à cause du chapiteau sus-cité, d'où me parviennent les accords d'une musique qui en ces lieux me parait irréelle (hommage). Disons plus simplement que la haute qualité des morceaux choisis me fit me rhabiller au bout d'une heure pour aller rejoindre les deux compères et me dandiner jusqu'à la levée du jour, en profitant au passage pour perdre ma voix en hurlant sur du Foo Fighters. Yé.
Effondrement dans la tente vers 7h du mat.


SAMEDI 20 :
Réveil ensoleillé après seulement qqs heures de sommeil, mais en forme. Je traine un Bénoti en lambeaux aux douches ultra saturées (l'allemand est propre, en plus de toutes les qualités sus-citées) puis un tour du camping pour visiter, petit déjeuner entre amis, et hop, retour sur le site. Notons qu'à la différence des Eurocks, par exemple, le camping est vraiment collé au site, ce qui permet des allers-retours faciles et nombreux (ou rapides et furieux, au choix). Oui, l'allemand a un côté hautement pratique qui l'honore et qui (nous) enchante.
Les concerts du matin de groupes locaux nous laissent assez dubitatifs (car oui, si l'allemand a un défaut, c'est bien ses gouts musicaux parfois étonnants, sans parler du look années 80 qui fleurit encore ça et là) jusqu'à The DO, qui fournissent un très bon concert, si tant est qu'on ne soit pas allergique à la voix de la (toute mimi) chanteuse, ce qui peut arriver (cf. Stef et Marie).
Re-ballade, grignotage, et direction grande scène pour The Sounds. Alors bon, oui, j'avoue, c'était mon idée d'aller les voir, puisque je trouve le single "Song with a Mission" accrocheur en diable et vraiment bien foutu. Eh ben figurez vous que non seulement ils ne l'ont pas joué, mais qu'en plus leurs autres morceaux sont bien pourris (outre "Painting by Numbers" si on est d'humeur tolérante) et que la chanteuse, en combi cuir/slip/casquette de police/collier Chanel/"fuckin'fuck tous les 3 mots", a atteint des sommets de vulgarité et de mauvais gout.
Hop, poubelle, et direction le concert suivant, Gogol Bordello, qui ont fait sauter tous les festivaliers avec leur musique punk/tzigane du meilleur effet. Si ces gens passent près de chez vous, allez les voir, c'est mon conseil du jour, c'est pas souvent que des gitans vous feront danser de la sorte (surtout si le No Smoking Orchestra est en veille). On se remet de nos émotions en se promenant, en discutant encore avec des gens (le nombre de jolies filles dans ce festival, fouyayah !) et en grignotant.
Puis arrivent les Eagles of Death Metal, pour un concert un brin décevant, puisqu'ils assurent le service minimum, alignent les tubes et les poses convenues, et repartent comme ils sont venus. Définitivement un groupe à voir en salle.
Nous assistons à un bout de Franz Ferdinand, qui ont tout compris. En effet, passer la moitié du concert en étirant les morceaux avec de longs et merveilleusement inutiles passages instrumentaux (featuring un solo de batterie ridicule) ça permet de moins se fatiguer et de raccourcir la set-list tout en étant payé pareil. Bravo les enfants !
Puis nous passons rapidement devant Disturbed (non mais c'est quoi cette voix pourrite ?) et Kings of Leon (une des plus grosses affluences du festival, c'est dire si l'allemand a parfois des gouts douteux) qui se la jouent très pro, pas bonjour, pas merci, on enchaine les morceaux du dernier album (et ouais, faut bien vendre, ma brave dame) et on se tire. Nous en profitons pour faire de même et se réfugier sous le chapiteau pour voir Karamelo Santo, un groupe de ska qui reprends la macarena en changeant les paroles en marijuana. Bénoti est au bord de l'orgasme, nous nous contentons Stef, Marie et moi de sourires en coin, avec regards complices et entendus.
Retour vers la grande scène pour Nine Inch Nails et leurs 40.000 stroboscopes à tuer un épileptique en un demi-morceau. Le groupe attaque fort avec une salve de tubes qui met tout le monde d'accord (et KO) puis le concert s'enlise avec des morceaux récents et moins pêchus. La fatigue commence à se faire sentir (rester debout toute la journée sous la pluie ça finit toujours par vous tuer un homme), et heureusement Hurt, joué en final, nous donne le regain de force nécessaire pour aller se glisser sous la tente et tenter de dormir malgré le froid, la pluie, et la boue (et l'envie de pisser tout en essayant d'éviter les toilettes chimiques aux doux relents acides et fruités - car l'allemand fait caca, preuve qu'il n'est pas parfait après tout). J'en profite pour taper la conversation avec notre aimable voisin de campement, super sympa et très ouvert, qui m'explique un peu mieux le concept de Die Ärtze, et on finit par causer politique, différences culturelles franco/allemandes et Ballermann 6, bref la routine.


DIMANCHE 21 :
Fête de la musique en France, nous sourions en imaginant les parisiens devant Calogéro ou Obispo, et le reste des français devant des djeunz "posant du son" ou massacrant du Oasis. On plie les tentes pour tout mettre dans les voitures et pouvoir profiter du dernier jour l'esprit libre et la conscience tranquille.
Les Ting Tings déçoivent (mais jouent Great DJ, donc bon, au moins on aura eu notre moment "soirée Darpla pour jeunes filles artistes à frange") et on se replie devant Ska-P et son ska-oumpapa pour kermesses alcoolisées. Boarf. En plus ils sont moches comme des poux et un des chanteurs s'appelle Pipi (véridique). Bénoti affiche néanmois un sourire post-coïtal jusqu'aux oreilles, preuve que ça devait être un bon concert pour les connaisseurs, dont nous nous enorgueillissons de ne pas faire partie, pour le coup.
On assiste à la mise en place de Katy Perry (qui reproduit sur scène la pochette de son album, ce qui est mignon) mais ses gros yeux globuleux nous font peur et on file assister au set de Mars Volta.
Grossière erreur.
Le chanteur, au look de Marc Bolan du pauvre et à la voix de sous-Robert Plant nous saoule à mort, pendant que les musiciens font revivre les fantômes de Yes et d'Emerson Lake & Palmer avec des morceaux techniques longs et chiants. Un bon point pour le batteur, quand même, qui déchire.
Arrivent les Pixies, qui semblent bizarrement n'intéresser les allemands qu'à moitié, pour un concert bien plus détendu -et moins dilaté- qu'aux Eurocks en 2005, donc tout va bien, Kim Deal ressemble à une maman camionneuse alcoolique mais reste très jolie, tout le monde est content (en plus ils jouent Into the White, je peux donc mourir en paix).
On file faire les cons devant Moby qui ne trouve pas mieux à faire que de courir partout sur scène pour rien, puisqu'il n'a pas d'instruments et que les bandes... euh, le groupe sur scène, pardon, fait tout à sa place. Le petit chauve fait chanter en choeur le Ring of Fire de Johnny Cash à tout le public (wtf ?) et demande en criant "do you like rock n roll ?" avant de faire du funk... Courageusement nous fuyons pour assister au set de Social Distortion et son vieux punk daté et inoffensif, que nos homologues teutons ont l'air d'apprécier grandement. Hum. Le concert n'en finit pas et chaque morceau se ressemble (ho, et tiens, comme c'est original, ils font même une reprise de Ring of Fire !) mais nous restons sur place car l'excitation monte... En effet le concert final du festival est à venir, et nous avons décidé d'y assister dans les meilleures conditions possibles, quitte à mourir, c'est à dire tout devant.
Les vieux punks fatigués (et fatigants) quittent enfin la scène, et nous voici nous faufilant à travers la marée humaine pendant qu'une bonne partie du public file assister au concert de Kraftwerk (quelle idée, aussi...).
Hop, miracle, nous sommes au 3ème rang, et les gens ne poussent pas, ne se jettent pas de regards noirs et ont l'air heureux malgré la pluie. Pas de doute, nous sommes en Allemagne et pas -au hasard- aux Eurocks.
Faith No More est enfin là, juste devant nous, et c'est au pied d'un public aux yeux dans lesquels se mélangent pluie et larmes de joie qu'ils entament leur set par la reprise de Reunited de Peaches & Herb. Mike arrive en se tenant courbé, une canne à la main, lunettes de soleil et costume shiny du meilleur effet. Puis tout explose, les tubes s'enchainent, et malgré la fatigue, la douleur et la pluie, je saute dans tous les sens (ils jouent même Cuckoo for Caca et Surprise you're Dead !). Ils ont l'air heureux, le public aussi, mais les meilleures choses ont une fin et ils partent après une beaucoup trop courte heure et demi de spectacle total. (en tapant Faith No More Southside sur youtube on trouve des petits bouts de show qui font plaisir)


Puis retour au parking et retour en France sous la pluie nocturne et froide (pas le choix, tout le monde travaillant le lundi matin), puis retour en train au soleil pour votre serviteur, la tête pleine de bons moments pour lesquels je vous remercie encore 1000 fois, les Tymi, les Cidibistes, Marie, Yann, les jolies allemandes, etc...
Je me rends compte que j'ai oublié plein d'anecdotes fabuleuses (Yann, l'homme qui drague comme il boit, courant sur le camping vers des filles qui galèrent à porter un traineau de bouffe dans la boue en criant "Stop, this is the attack of the train !" - accent français à couper au couteau en prime) qui resteront dans le domaine de la légende orale qu'on se transmettra dans les années à venir, tant Southside risque fort de devenir une institution à laquelle je me rendrai bien volontiers les années à venir, qui m'a réconcilié avec les festivals, qui m'a fait aimer l'Allemagne encore plus, et qui m'a surtout permis d'amorcer ma 30ème année de la plus belle des façons.

So long, Rock & Roll !

vendredi 29 mai 2009

Coraline (pas Caroline)


Henry Selick est de retour !
Son nom ne vous sera pas inconnu, puisqu'il est le réalisateur de l'Etrange Noël de Mr Jack, de James & la Pêche Géante, sans oublier sa contribution d'animateur des créatures de la Vie Aquatique de Steve Zissou. Un beau CV, donc, malgré le fait que le Jack du film sus-nommé soit devenu le symbole officiel des sacs à mains des petites Emo-Goths de par le monde.

Coraline est donc son nouveau film, encore une fois animé à la main avec amour par une équipe de fous-furieux ayant passé 18 mois à faire bouger les petites poupées image par image, à peine aidés en post-prod par des ajouts d'images de synthèse pour magnifier "l'autre monde".
L'autre monde, c'est celui dans lequel se réfugie notre héroïne à travers une petite porte murée cachée dans le salon de la nouvelle maison de campagne dans laquelle elle vient d'emménager avec ses parents. Partant de cette trame ultra-classique (Beetlejuice, au hasard) le réalisateur crée non pas un mais deux univers "miroirs" à la richesse visuelle incroyable, quelque part entre Myazaki, Guillermo Del Toro et, bien entendu, Tim Burton.
Moins vous en saurez sur l'histoire, mieux ça vaudra pour vous, mais sachez que le film réserve bon nombre de séquences féeriques, oniriques et parfois même effrayantes (soyez prévenus, ce film n'est pas pour les touts-petits) et qu'il sera projeté dans quelques salles en vraie 3D qui déchire. Quand on sait que le film a été tourné avec des caméras spéciales pour capter le vrai relief du décor (à la différence de l'Etrange Noël, par exemple, qui avait été entièrement refait sur ordinateur pour sa ressortie 3d) ça devrait valoir le coup d'oeil, d'autant que les premiers témoignages des petits veinards l'ayant vu dans ces conditions parlent d'un enchantement visuel de tous les instants.
Je les crois sur parole, ces petits bâtards, mais dans le doute, que ce soit en 2 ou 3d, laissez vous tenter, vous ne le regretterez pas (sauf si Coraline devient la prochaine mascotte des petites Gothounettes sus-mentionnées, ce qui ne m'étonnerait qu'à moitié).

"Be careful what you wish for."

mardi 26 mai 2009

Nota benêt

Une petite erreur de manipulation de ma part vous empêchait jusqu'ici (et c'est fort ballot, je l'admet) de laisser des commentaires.
Ceci étant à présent réparé, je vous invite à réagir comme jamais vous ne le fîtes, ou juste de continuer à nous lire en silence si l'anonymat de votre écran vous convient.

Et comme le dirait si justement "kikipataput42", célèbre écrivaine pour des sites aussi prestigieux que myspace ou skyblog : "laché vos commz lol"

dimanche 24 mai 2009

This is ANVIL !


Des stars du métal vieillissantes qui tentent un come-back après avoir raté le train de la célébrité dans les années 80, des amplis qui montent jusqu'à 11, des chansons aux paroles éblouissantes (metal on metal, thumb hang, ce genre), des poils, des cheveux longs, de la bière, de la sueur, une pseudo-tour manager qui rate tout pour finir par épouser le guitariste qui quitte le groupe en cours de route...
Si ça vous rappelle quelque chose, c'est normal. Si non, revoyez vos classiques.

Bref, the story of Anvil est un rockumentaire sur un groupe tout ce qu'il y a de plus réel, réalisé par Sascha Gervasi, qui a un CV aussi disparate qu'impressionnant (journaliste, 1er batteur du groupe Bush avant leur quart d'heure de gloire, scénariste du Terminal de Spielberg, papa du petit de Geri "ginger-spice" Halliwell, et surtout roadie d'Anvil dans sa jeunesse) et qui s'est un jour demandé ce que devenaient ses "amis" de longue date.
Quelle ne fut pas sa surprise de constater qu'Anvil était encore en activité, bien que totalement relégué aux oubliettes du panthéon des rock-stars - et ce malgré l'adoubement du groupe par des gens tels que Lemmy, Slash ou ce blaireau de Lars Ulrich.
Avec leur permission, il les a donc suivi dans leur première tournée en europe depuis les années 80. Et là, comme le dit si bien l'expression chère aux journaleux télévisés, c'est le drame.
Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais sachez que tout ce qu'on groupe peut légitimement craindre sur la route leur tombe sur le coin de la gueule, et si on commence par rire de ces grotesques personnages restés bloqués dans leur idéal du speed metal eighties (un peu comme si Manowar n'avait jamais décroché la timbale), on se prend très rapidement d'affection pour ces pré-papys enfermés dans leurs rêves qui tentent de réussir avec 30 ans de retard et malgré le manque de foi évident du monde qui les entoure (leurs familles, les maisons de disques, etc...).

On se surprend même à sourire et verser en même temps une petite larme émue quand le chanteur doit livrer des plateaux repas ou travailler en tant qu'opérateur de ventes de lunettes de soleil (les mêmes que Keanu Reeves dans Matrix !) par téléphone pour financer l'enregistrement (chaotique) de leur 13ème (!) album.

On ressort du film un peu ému et surtout heureux pour ces braves types qui finissent malgré tout par y arriver, preuve que la ténacité (et un bon documentaire) s'avère toujours payante. Surtout que leur côte est montée en flèche depuis la sortie en salle du métrage.

Never too old to rock, comme dirait l'autre.

Chaudement recommandé, donc, à ranger entre Dig, Some Kind of Monster et Spinal quelque chose...

Allez, hop, dans la foulée, bande annonce :


Bat for Lashes live à Montpellier, ou comment tomber amoureux en un battement de cil...


Voilà, j'inaugure aujourd'hui la rubrique concert avec une entrée qu'il sera bien difficile d'égaler dans un proche avenir, m'est avis (à moins que Fiona Apple ou Mike Patton ne se décident à venir visiter le sud dans les mois à venir, ce qui semble tout à fait improbable).

La salle Victoire 2 est située en périphérie de Montpellier, et c'est une petite salle très sympa avec, et c'est assez rare pour le souligner, une acoustique irréprochable. Les conditions de départ étaient donc parfaites, si on fait exception de David Walters - 1ère partie aussi sympathique et rafraîchissante qu'inutile et totalement hors contexte dans le cadre de la soirée (pensez donc, un bogoss métisse qui fait du reggae-folk créole...) - et d'une bande de follasses se tenant près de moi et commentant hystériquement ce qui se passait sur scène (ces messieurs n'ont pas du réaliser que ce n'était pas Mylène Farmer sur scène, célèbre aimant à clichés homos s'il en est).

Enfin, les lumières se tamisèrent vers 21h30, et le groupe entra sur scène. Une batteuse (qui n'a rien à envier à Meg White ou Samantha Maloney), une guitariste/bassiste/choriste (qui n'est autre que Charlotte Hatherley, crévindiou !) et un charmant monsieur touche à tout, passant d'un clavier à l'autre, et s'occupant des arrangements aussi magiques que luxuriants.

Puis ELLE arriva, belle, fragile, sublime, effaçant tout autour d'elle d'une simple harmonie de son bel organe vocal n'ayant rien à envier à celui de beaucoup de grandes chanteuses actuelles ou passées (de Björk -référence obligatoire !- à Anne Clark en passant par PJ Harvey et Joanna Newsom).

"Elle", c'est Natasha Khan, la chanteuse magique qui envoûta littéralement le public dès qu'elle prit place sur scène, jonglant plus qu'aisément entre le chant, le clavier, la guitare, une sorte de livre-accordéon mystérieux (!) et d'autres fifrelins tintinnabulant dans la lumière d'un light show parfaitement adapté aux morceaux et à leur univers si particulier dans lequel on se sent instantanément chez soi (si tant est qu'on soit couvert de frissons d'aise quand on rentre chez soi, ce qui n'est pas toujours forcément le cas, j'en conviens).

Bref, c'était magique (bien que trop court, seulement 1h30 qui passèrent en 5mn) (ceci dit je laisse le soin à Stef de rédiger un article sur la durée moyenne des concerts actuels, vu que je sais que c'est un sujet qui lui tient à coeur) et la tournée française n'étant pas finie, je vous invite à vous ruer sur les places si jamais la demoiselle vous fait l'honneur de venir enluminer votre ville.




Photo bonus (mon scanner est en panne) : la set-list récupérée de ma main, posée sur une serviette ayant servi à essuyer le front de Natasha (je sais, je ne suis qu'un sale petit groupon) (masculin de groupie).


PS : J'ai oublié de mentionner que la demoiselle a des petits petons tout ce qu'il y a de plus charmant, vu qu'elle joue pieds nus sur scène, pour le plus grand plaisir du podophile averti que je suis. Miam.

jeudi 30 avril 2009

Crank 2 ou l'art délicat de la poésie contemplative (dans la gueule)


Amis poètes amoureux de la nature et des petits bisous dans le cou, fuyez.
La suite d'Hyper Tension débarque enfin, et, comment dire ? Vous vous souvenez du 1 ? Hé ben c'est limite du Bergman en comparaison.
Un film qui ferait passer Fast & Furious ou n'importe quelle daube décérébrée produite par Luc Besson pour d'aimables divertissements pour les masses endormies (oui, en fait c'est le cas, j'avoue).
Un film qui va automatiquement choquer et énerver des gens aussi pleins de bon goût que les Cahiers du Cinéma, les Inrocks ou Flux4.
Bref, un bon film.
Une débauche ininterrompue de mauvais goût absolu, d'insultes, de gore, de sexe, de crasse, de violence (plus ou moins) gratuite, de fusils à pompe pénétrant des cavités non prévues à cet effet, etc...
Si vous n'avez pas (encore) vu le 1er, je ne vous spoilerai pas la fin, mais pour les autres sachez que le 2 commence très exactement à la seconde où l'autre finissait. Ouais, ça surprend, mais c'est comme ça, ils sont malins les scénaristes.
Vous voilà prévenus, c'est un film extrêmement bourrin, jouissif et TOTALEMENT décomplexé, avec une mise en scène bordélique (mais pas autant que le Domino de Tony Scott, rassurez-vous) et des scènes sorties de nulle part qui laisseront peut-être une partie du public sur le bord de la route (dont un hommage à Godzilla dans une centrale électrique !) mais qui raviront les autres, fans de cinéma extrême et fun à la fois.
Un dernier mot sur la BO signée par notre ami Mike Patton, qui livre un score magnifique, sorte de somme de ses projets passés, de Fantômas à Mr Bungle en passant par Peeping Tom, et qui colle parfaitement à l'ambiance apocalyptique et foutraque du métrage.


Le comité de censure américain ne s'y est d'ailleurs pas trompé : "Rated R for frenetic strong bloody violence throughout, crude and graphic sexual content, nudity and pervasive language".
Tout est dit.

jeudi 23 avril 2009

Le vol des Conchords, la série qu'il vous faut.


Une fois n'est pas coutume, je vais inaugurer ce blog avec une chronique d'une série télé, bien qu'en théorie totalement réfractaire au format, à quelques rares exceptions près - Californication, How I met your Mother, toutes auront droit à leur petit billet en temps et en heure, ne vous en faites pas).

La série qui nous intéresse aujourd'hui est rentrée directement au panthéon du genre, et en deux saisons d'une dizaine d'épisodes seulement, chapeau bas.

Son titre ?
FLIGHT OF THE CONCHORDS

L'histoire ?
Deux musiciens néo-zélandais Bret (pas Brit) et Jemaine (pas Germaine) débarquent à New-York pour se faire un nom, et sont (très maladroitement) aidés par Murray, un compatriote planqué dans un bureau des affaires étrangères qui s'est auto-proclamé manager pour le meilleur et (vous vous en doutez) surtout pour le pire.
Nos deux comparses colocataires vont donc de plans foireux en plans lose à base de concerts dans des ascenceurs ou des librairies, et de rencontres improbables avec des new-yorkais(es) hauts en couleurs.
Trainent aussi dans leurs pattes Mel, une fan hystérique et possessive, Dave, un prêteur sur gage qui se prend pour un dur, et d'autres personnages totalement barrés dont je vous laisse la surprise.
L'originalité de la série est d'être ponctuée d'une à deux chansons par épisodes qui transcrivent ce que les protagonistes ont dans la tête, un peu à la manière des comédies musicales, mais sur un canevas totalement différent puisqu'ici sont parodiés des morceaux "à la manière de", et ceci de façon tout à fait réjouissante (tout le monde y passe, que ce soit Prince, Beck, Police, Pet Shop Boys, Bowie, les rappeurs gangsta, etc...). Ce qui fait la force de ces chansons, c'est surtout le fait qu'elles tiennent debout sans la série, tellement les mélodies et les paroles déchirent (néanmoins c'est encore mieux au sein du show et des mini-clips qui les illustrent, surtout quand c'est -par exemple- Michel Gondry qui met un épisode en scène).
Voilà, la saison 1 se trouve en vost un peu partout, et la saison 2 est en cours de traduction (et il n'y aura pas de saison 3, malheureusement, si jamais vous vous posiez la question) donc vous n'avez plus d'excuse.


Allez, je ne résiste pas à vous mettre en appétit avec deux morceaux.

Le premier est au tout début de la série, Jemaine s'ennuie à une soirée organisée par Dave, et aperçoit une fille sublime à l'autre bout de la pièce, qu'il va tenter de séduire à sa manière. Et ça donne ça :



Et pour finir, mon morceau préféré de la saison 2, avec Bret cette fois-ci qui tente de séduire une fille en lui montrant à quel point il est "freekie" :



Et si tout ça ne vous a pas convaincu que cette série vaut le coup, alors je ne peux plus rien pour vous.
(Mais j'essaierai encore, car telle est la loi)

See ya.

mercredi 15 avril 2009

Prologue

Le voici enfin arrivé devant vos yeux avides autant qu'humides, le nouveau site/blog de $hiti.

Vous y trouverez pèle-mêle : Des chroniques (disques, films, concerts, expos, etc...), des portraits de gens qu'on aime, des anti-portraits de gens qu'on aime pas, de la (très) mauvaise foi, des jeux de mots de qualité inégale, du consensus dur, des infos croustillantes sur le side-projet secret de John Zorn et Woody Allen avec Britney Spears et le batteur de Def Leppard, des critiques constructives, d'autres absolument déconstructives mais hautement jouissives, des débats passionnés, des débits passionnants, des blu-rays qui fourmillent, des recettes de cuisine à rendre jaloux Jean-Pierre Coffe en personne, les résultats de l'almanach des sports de 1950 à nos jours, des marmottes, et du bon café qui tient chaud au coeur et au ventre dans les petits matins gris.

Alors mettez-vous à l'aise, chaussez vos charentaises les plus confortables, et laissez vous guider par mes soins.
(Bien entendu, si vous n'êtes pas d'accord avec mes-sublimes autant que subtils- points de vue, les commentaires sont là pour vous laisser la parole, je ne suis pas comme ça, et j'adore les débats sans fin)
(Toute suggestion est la bienvenue, et si jamais vous voulez publier vous aussi, dans ces colonnes de rêve, envoyez moi votre petit papier par mail, et après lecture et validation par mes services surentrainés, vous pourrez peut-être également vous aussi faire partie de la dream-team, sait-on jamais.)
(Il est important de croire en ses rêves.)

Bonne lecture, en attendant.