vendredi 29 mai 2009

Coraline (pas Caroline)


Henry Selick est de retour !
Son nom ne vous sera pas inconnu, puisqu'il est le réalisateur de l'Etrange Noël de Mr Jack, de James & la Pêche Géante, sans oublier sa contribution d'animateur des créatures de la Vie Aquatique de Steve Zissou. Un beau CV, donc, malgré le fait que le Jack du film sus-nommé soit devenu le symbole officiel des sacs à mains des petites Emo-Goths de par le monde.

Coraline est donc son nouveau film, encore une fois animé à la main avec amour par une équipe de fous-furieux ayant passé 18 mois à faire bouger les petites poupées image par image, à peine aidés en post-prod par des ajouts d'images de synthèse pour magnifier "l'autre monde".
L'autre monde, c'est celui dans lequel se réfugie notre héroïne à travers une petite porte murée cachée dans le salon de la nouvelle maison de campagne dans laquelle elle vient d'emménager avec ses parents. Partant de cette trame ultra-classique (Beetlejuice, au hasard) le réalisateur crée non pas un mais deux univers "miroirs" à la richesse visuelle incroyable, quelque part entre Myazaki, Guillermo Del Toro et, bien entendu, Tim Burton.
Moins vous en saurez sur l'histoire, mieux ça vaudra pour vous, mais sachez que le film réserve bon nombre de séquences féeriques, oniriques et parfois même effrayantes (soyez prévenus, ce film n'est pas pour les touts-petits) et qu'il sera projeté dans quelques salles en vraie 3D qui déchire. Quand on sait que le film a été tourné avec des caméras spéciales pour capter le vrai relief du décor (à la différence de l'Etrange Noël, par exemple, qui avait été entièrement refait sur ordinateur pour sa ressortie 3d) ça devrait valoir le coup d'oeil, d'autant que les premiers témoignages des petits veinards l'ayant vu dans ces conditions parlent d'un enchantement visuel de tous les instants.
Je les crois sur parole, ces petits bâtards, mais dans le doute, que ce soit en 2 ou 3d, laissez vous tenter, vous ne le regretterez pas (sauf si Coraline devient la prochaine mascotte des petites Gothounettes sus-mentionnées, ce qui ne m'étonnerait qu'à moitié).

"Be careful what you wish for."

mardi 26 mai 2009

Nota benêt

Une petite erreur de manipulation de ma part vous empêchait jusqu'ici (et c'est fort ballot, je l'admet) de laisser des commentaires.
Ceci étant à présent réparé, je vous invite à réagir comme jamais vous ne le fîtes, ou juste de continuer à nous lire en silence si l'anonymat de votre écran vous convient.

Et comme le dirait si justement "kikipataput42", célèbre écrivaine pour des sites aussi prestigieux que myspace ou skyblog : "laché vos commz lol"

dimanche 24 mai 2009

This is ANVIL !


Des stars du métal vieillissantes qui tentent un come-back après avoir raté le train de la célébrité dans les années 80, des amplis qui montent jusqu'à 11, des chansons aux paroles éblouissantes (metal on metal, thumb hang, ce genre), des poils, des cheveux longs, de la bière, de la sueur, une pseudo-tour manager qui rate tout pour finir par épouser le guitariste qui quitte le groupe en cours de route...
Si ça vous rappelle quelque chose, c'est normal. Si non, revoyez vos classiques.

Bref, the story of Anvil est un rockumentaire sur un groupe tout ce qu'il y a de plus réel, réalisé par Sascha Gervasi, qui a un CV aussi disparate qu'impressionnant (journaliste, 1er batteur du groupe Bush avant leur quart d'heure de gloire, scénariste du Terminal de Spielberg, papa du petit de Geri "ginger-spice" Halliwell, et surtout roadie d'Anvil dans sa jeunesse) et qui s'est un jour demandé ce que devenaient ses "amis" de longue date.
Quelle ne fut pas sa surprise de constater qu'Anvil était encore en activité, bien que totalement relégué aux oubliettes du panthéon des rock-stars - et ce malgré l'adoubement du groupe par des gens tels que Lemmy, Slash ou ce blaireau de Lars Ulrich.
Avec leur permission, il les a donc suivi dans leur première tournée en europe depuis les années 80. Et là, comme le dit si bien l'expression chère aux journaleux télévisés, c'est le drame.
Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais sachez que tout ce qu'on groupe peut légitimement craindre sur la route leur tombe sur le coin de la gueule, et si on commence par rire de ces grotesques personnages restés bloqués dans leur idéal du speed metal eighties (un peu comme si Manowar n'avait jamais décroché la timbale), on se prend très rapidement d'affection pour ces pré-papys enfermés dans leurs rêves qui tentent de réussir avec 30 ans de retard et malgré le manque de foi évident du monde qui les entoure (leurs familles, les maisons de disques, etc...).

On se surprend même à sourire et verser en même temps une petite larme émue quand le chanteur doit livrer des plateaux repas ou travailler en tant qu'opérateur de ventes de lunettes de soleil (les mêmes que Keanu Reeves dans Matrix !) par téléphone pour financer l'enregistrement (chaotique) de leur 13ème (!) album.

On ressort du film un peu ému et surtout heureux pour ces braves types qui finissent malgré tout par y arriver, preuve que la ténacité (et un bon documentaire) s'avère toujours payante. Surtout que leur côte est montée en flèche depuis la sortie en salle du métrage.

Never too old to rock, comme dirait l'autre.

Chaudement recommandé, donc, à ranger entre Dig, Some Kind of Monster et Spinal quelque chose...

Allez, hop, dans la foulée, bande annonce :


Bat for Lashes live à Montpellier, ou comment tomber amoureux en un battement de cil...


Voilà, j'inaugure aujourd'hui la rubrique concert avec une entrée qu'il sera bien difficile d'égaler dans un proche avenir, m'est avis (à moins que Fiona Apple ou Mike Patton ne se décident à venir visiter le sud dans les mois à venir, ce qui semble tout à fait improbable).

La salle Victoire 2 est située en périphérie de Montpellier, et c'est une petite salle très sympa avec, et c'est assez rare pour le souligner, une acoustique irréprochable. Les conditions de départ étaient donc parfaites, si on fait exception de David Walters - 1ère partie aussi sympathique et rafraîchissante qu'inutile et totalement hors contexte dans le cadre de la soirée (pensez donc, un bogoss métisse qui fait du reggae-folk créole...) - et d'une bande de follasses se tenant près de moi et commentant hystériquement ce qui se passait sur scène (ces messieurs n'ont pas du réaliser que ce n'était pas Mylène Farmer sur scène, célèbre aimant à clichés homos s'il en est).

Enfin, les lumières se tamisèrent vers 21h30, et le groupe entra sur scène. Une batteuse (qui n'a rien à envier à Meg White ou Samantha Maloney), une guitariste/bassiste/choriste (qui n'est autre que Charlotte Hatherley, crévindiou !) et un charmant monsieur touche à tout, passant d'un clavier à l'autre, et s'occupant des arrangements aussi magiques que luxuriants.

Puis ELLE arriva, belle, fragile, sublime, effaçant tout autour d'elle d'une simple harmonie de son bel organe vocal n'ayant rien à envier à celui de beaucoup de grandes chanteuses actuelles ou passées (de Björk -référence obligatoire !- à Anne Clark en passant par PJ Harvey et Joanna Newsom).

"Elle", c'est Natasha Khan, la chanteuse magique qui envoûta littéralement le public dès qu'elle prit place sur scène, jonglant plus qu'aisément entre le chant, le clavier, la guitare, une sorte de livre-accordéon mystérieux (!) et d'autres fifrelins tintinnabulant dans la lumière d'un light show parfaitement adapté aux morceaux et à leur univers si particulier dans lequel on se sent instantanément chez soi (si tant est qu'on soit couvert de frissons d'aise quand on rentre chez soi, ce qui n'est pas toujours forcément le cas, j'en conviens).

Bref, c'était magique (bien que trop court, seulement 1h30 qui passèrent en 5mn) (ceci dit je laisse le soin à Stef de rédiger un article sur la durée moyenne des concerts actuels, vu que je sais que c'est un sujet qui lui tient à coeur) et la tournée française n'étant pas finie, je vous invite à vous ruer sur les places si jamais la demoiselle vous fait l'honneur de venir enluminer votre ville.




Photo bonus (mon scanner est en panne) : la set-list récupérée de ma main, posée sur une serviette ayant servi à essuyer le front de Natasha (je sais, je ne suis qu'un sale petit groupon) (masculin de groupie).


PS : J'ai oublié de mentionner que la demoiselle a des petits petons tout ce qu'il y a de plus charmant, vu qu'elle joue pieds nus sur scène, pour le plus grand plaisir du podophile averti que je suis. Miam.